Arnaque à la carte bancaire

Astuces et conseils

arnaque à la carte bancaire
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Arnaque

à la carte bancaire


Nombreux sont les gens honnêtes qui se font escroquer par le biais de leur carte bancaire. Cette page existe pour leur donner des conseils et des informations pour les accompagner dans leurs démarches afin de récupérer leur argent détourné. 



vidéo en bas de page 

Arnaque à la carte bancaire 

L'escroquerie

Le récit d'une arnaque à la carte bancaire est souvent sordide. 
La victime n'ose le raconter dans le détail tant elle a honte.

LE RÉCIT 

C'est la fin de l'été, une belle après-midi d'août. Je sors sur la place de la Mairie de Montreuil tout animée. Un marchand de glace vent ses cornets à une foule bigarrée qui patiente en une queue bien ordonnée. Des enfants jouent entre les arbres. Des vieux palabrent à l'ombre sur un banc. Le cinéma affiche « De l'autre côté du ciel de Yusuke Hirota ». Des vendeurs à la sauvette proposent des maïs à la sortie du métro. Un manège tourne dans les lumières du soir. La vie coule, tranquille. Il règne au cœur de cette ville que j'aime une ambiance bon enfant, où tout semble simple et aisé. Je suis à mille lieues d'imaginer qu'il va m'arriver une catastrophe.

Et puis, mon téléphone sonne, une petite sonnerie qui tinte dans ma poche, machinalement je saisis l'appareil et réponds. C'est là que tout commence. C'est là où le faux pas peut-être commis ou non. Je suis bien trop naïf pour l'imaginer.

« Bonjour, je suis Sébastien Petit, du Crédit Coopératif. Je me permets de vous appeler parce qu'on a remarqué une fraude sur votre carte bancaire. Vous n'êtes pas l'auteur d'un achat à Lille samedi dernier ? »

Mes premières pensées me disent que c'est bien d'être alerté comme ça ; que le monde n'est pas complètement pourri. Il y a des gens qui sont là pour stopper les ondes négatives, les arnaques à la carte bancaire et les détournements. Au téléphone, la voix continue. Et, c'est à la voix que je fais confiance. Sébastien Petit, je ne le connais pas. Je ne connais pas grand monde à mon agence de l'Opéra. Mais le timbre de la voix me rassure, me réconforte. Une voix posée, calme, chaleureuse.

« Ne vous inquiétez pas. On va bloquer votre carte. Et on va vous en redonner une nouvelle, dès demain. On peut tout de suite prendre un rendez vous à l'agence. »

Il y a dans ce moment, la prise de conscience que je suis passé à côté de quelque chose de grave. La voix me rassure. La voix me fait confiance au sens bon de l'humain. La voix balaie toutes les escroqueries possibles et les noirceurs du monde. L'impair va être réparé. J'aurai demain une nouvelle carte. Et la mésaventure sera derrière moi. Je suis disponible le lendemain. Je le lui dis. Rendez-vous est pris à 13h 30 à l'agence pour obtenir une nouvelle carte. Pas d'attente et de tractations administratives compliquées. Dans moins de 24 heures, j'aurai dans mon porte-feuilles une nouvelle carte. C'est ce que je crois, naïvement.

LE HAMEçONNAGE

A l'heure où j'ai encore l'oreille collée au portable pour écouter les indications de Sébastien Petit, j'ignore tout de la machination de L'arnaque à la carte bancaire. J'ignore encore que j'ai déjà subi un hameçonnage. Je ne connais pas encore le terme. En fait, trois jours avant, tout a commencé par un banal sms sur mon portable, juste un petit bip dans la poche du pantalon pour vous signaler un message. 

« Renouvellement de la carte vitale ». Je reçois le sms une fois, puis deux, puis trois. Je me dis : je n'ai pas le temps. J'ai trop de trucs à faire. Ma carte vitale est un vieux bout de plastique usé, elle est fendue en plusieurs endroits. Il n'y a pas de photo. Les chiffres au verso sont effacés. Il est grand temps d'en changer.

Je tombe sur un portail avec tous les logos. Je ne fais pas attention. Je fais confiance. J'avance. Je remplis le formulaire. Nom. Adresse. Date de naissance. Je remplis tout, consciencieusement. Je ne me rends pas compte que je suis en train de donner toutes les clés à mon fraudeur. Non j'ai bonne conscience. Je suis un bon élève qui répond bien à toutes les questions.

A la fin, on me demande de payer 0,75€ pour les frais d'expédition de la nouvelle carte. Je peste intérieurement. Je me dis que pour un service de l'état, c'est quand même un peu gonflé. Mais ma réflexion s'arrête là. Je ne vais pas chipoter pour 0,75 €. Je passe outre. J'aurai une nouvelle carte vitale dans quelques jours. Je ne me demande pas s'ils ont besoin d'une photo. Je suis NAÏF. Je gobbe tout.

L'ESCROQUERIE - SECOND TEMPS

Et puis trois jours après, provient cet appel de Sébastien Petit. Je n'ai jamais pensé qu'il pouvait y avoir un lien entre la carte vitale et l'arnaque à la carte bancaire dont je vais être victime.  Il m'informe que l'on va donc bloquer ma carte bancaire actuelle. Il m'assure que j'en aurais une nouvelle dès demain à l'agence. Là encore j'aurais dû tiquer, une carte bancaire ne se fait pas en quelques heures mais en plusieurs jours. Je devrais le savoir. Il me demande donc de rentrer chez moi pour bloquer ma carte ; de la mettre dans une enveloppe ; de marquer mon prénom et mon nom, la date et de signer. Un coursier viendra la chercher à mon domicile. Je gobe tout. Je suis même étonné qu'un coursier vienne à mon domicile. Mais en même temps c'est un gage de confiance

Vers 20 heures, mon portable sonne. On m'annonce que la voiture est là. Je lui dis qu'il peut rentrer dans l'enceinte de la résidence. Il me précise qu'avec la covid, ils ne rentrent plus dans les espaces privés. Je veux bien le croire.

Je ne suis toujours pas conscient que je suis victime d'une arnaque à la carte bancaire. Il me faudra du temps pour découvrir le pot aux roses.  

Arnaque à la carte bancaire

Démarches

Les premières démarches à faire
lors d'une arnaque à la carte bancaire 





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La vidéo de présentation : 

Arnaque à la carte bancaire

Comment faire le deuil

Lors d'une arnaque à la carte bancaire, il s'agit de prendre un peu de recul sur l'événement et ne pas tomber dans l'émotion. le site Interpol parle de traverser les phases du deuil.  


Le site d'Interpol, l'organisation intergouvernementale de police judiciaire, explique que la victime à l'arnaque à la carte bancaire passe « du déni à la colère puis à l'acceptation : les étapes par lesquelles passent les victimes d'escroqueries financières ressemblent fréquemment aux cinq phases du deuil. »

Déni – Honte - Culpabilité – Colère – Acceptation 

Le déni

Faire comme cela ne s'était pas passé.

L'arnaque à la carte bancaire n'est pas arrivée. Cela ne m'atteint pas. Je suis au-delà de ça. Je n'ai pas changé. Je suis le même. Le vol  ne m'a pas changé. C'est vrai, je reste le même. Mais ne pas le voir, ne pas le réaliser fait que je ne l'ai pas intégré. Cela m'a blessé. Cela m'a affecté. Et au lieu d'en parler, de l'exprimer, je fais comme si rien ne s'était passé. C'est la méthode la plus simple pour ne pas ressentir les choses. Mais le déni fait son travail de sape. Insidieusement, il me persuade que je suis plus fort que l'événement. C'est de l'orgueil mal placé.

C'est la méthode Coué de l'aveugle, de celui qui ne veut rien voir, qui tourne le dos à la réalité. On ne veut rien savoir. Mais dans une époque où l'argent est prépondérant, la perte de beaucoup d'argent n'est pas RIEN.

La honte

La honte, c'est un sentiment difficile. Ça remue le ventre. Il y a de la peur de l'abandon, de la détresse. Ça se joue avec soi-même. C'est l'étape d'après. On ne peut plus penser que cela n'a pas existé. On est confronté à la réalité. On ne peut plus la nier. On pleure sur une part de nous qu'on voudrait ne jamais avoir été ou être. On ne comprend pas
l'arnaque à la carte bancaire. Notre logique n'a plus de structure. On est déboussolé. Nos repaires sur lesquels on s'appuie s'évaporent en un clin d'œil. On est abasourdi. On ne veut pas comprendre.

La culpabilité

Et puis la culpabilité s'ajoute à la honte. Coupable de négligence. « On le signale partout, il y a des messages quand vous ouvrez votre application, il y a des messages à chaque mail juste après ma signature. Régulièrement la banque vous envoie des messages de vigilance. ». Je ne peux pas dire non. Je dis simplement que l'accumulation de ces messages font que le client les zappe. Il clique sur l'application pour aller plus vite sans même prendre conscience de la teneur du mail. Je propose même de réaliser des vidéos témoignages qui auraient pour moi plus d'impact sur la clientèle. Je suis prêt à être interviewé. J'essaie d'imaginer qu'est-ce qui aurait pu me faire changer d'avis, détecter la fraude et l'arnaque à la carte bancaire.

Je suis coupable. Coupable au nom de quoi et au nom de qui ? Il faut un peu de recul pour pouvoir ne pas endosser toute la culpabilité. L'escroquerie est tellement énorme que la facilité est de trouver un seul coupable. C'est plus clair et c'est plus simple. On analyse rapidement l'événement. On identifie la source de l'arnaque à la carte bancaire. Et tout paraît limpide. L'esprit peut réagir comme cela. Une escroquerie : un seul coupable. Cela paraît évident. C'est une équation simple à comprendre. Prendre du recul. Analyser plus profondément la situation n'est pas aisé. Resté dans la honte de la culpabilité nous empêche une analyse plus approfondie. Il y a bien eu une escroquerie. J'ai bien donné mes codes. Mais il y'a un contexte. Si l'escroquerie a eu lieu, c'est parce qu'il y a un système bancaire qui existe avec ces codes : la carte bancaire, les codes secrets, les applications. Toutes ces modernités qui, quand elles fonctionnent bien, est un vrai plus, sont là des éléments d'une faille possible. Les fraudeurs le savent bien. Ils ont travaillé sur ces failles. Ils ont trouvé le dysfonctionnement possible. Ils ont imaginé des scénarios où ils pourraient détourner de gros magots. Il n'y a plus que capter des comptes de victimes possibles. Trouver des coupables pour ne pas l'être. Car donner ses codes paraît alors plus terrible que détourner de grosses sommes.

L'acceptation

Comprendre ne résout rien. Mais cela pose des mots sur un gouffre. Cela identifie la cause et soulage la conscience. Cela donne la force d'aller plus loin.

Partagez votre expérience,

Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons faire entendre notre voix !

Un livre est en préparation : 

« Escroqué, mais pas mort »
Petit traité pour les gens honnêtes, victimes d'escroquerie

On peut mourir pour une escroquerie. La victime d'une arnaque à la carte bancaire  peut mettre fin à ses jours. Ce livre est là pour tenter de poser des mots sur un gouffre et d'analyser les éléments de ce cataclysme intérieur que les victimes subissent. Le protagoniste est un homme qui se fait escroquer la moitié de ses économes en moins de 24 heures. Plus de 11 000 €. La rage, la honte, la culpabilité vont le traverser. Il revisite tout le désarroi. Il dépose plainte, rencontre le directeur de sa banque. L'espoir de récupérer son argent est mince. Mais il s'accroche. Il interpelle ses amis avocats. Écoute les conseils de juristes. Sollicite le médiateur. Dépose plainte contre la Société Générale. On suit tous les rebondissements de cette affaire comme un polar. Au delà d'une banale histoire d'escroquerie il s'agit ici de la radiographie d'un fait de société aujourd'hui de plus en plus courant et d'un chemin pour se reconstruire à la suite d'un échec.